C’est arrivé par un matin de juillet, un de ces beaux matins où l’on pense: “Encore une journée de chaleur, la vigne va pousser fort, les vendanges seront en avance, il va falloir surveiller les concentrations”. C’est arrivé sur une passerelle en construction prés la petite maison qui nous sert de référence, celle que l’on aperçoit sur notre site puisque je voudrais installer là, la Villa Cocotte, avec sa terrasse et toutes ces choses qui plaisent à nos amis (souvent nos clients) lorsqu’il leur prend l’envie de venir nous visiter.
Car, chers amis, je projette depuis longtemps de vous voir sur cette terrasse, en été, pour goûter les vins d’été et en hiver pour goûter le Chante Cocotte qui s’améliore et moi avec. C’est arrivé par un matin de juillet, disais-je, quand la passerelle qui arrive sur la terrasse, à la Villa Cocotte s’est effondrée et moi avec. Trois mètres de chute sur le dos. 14 points de suture, tête, main, genou recousu, 6 apophyses, 2 côtes et un poignet cassés. 2 mois de corset. Les os qui craquent, etc. Voilà, c’est passé. Je n’ai fait que surveiller les vendanges, je n’ai pas mis les mains dans le moult (si j’ose dire), je n’étais pas très performant. J’ai eu le temps de réfléchir. A ceci, entre autre.
Qu’est-ce qui m’a pris, il y a 8 ans, d’acheter des vignes?
Bonne question, je vous remercie de me l’avoir posée.
Eh bien, voici la réponse.
Après des siècles de vie parisienne et londonienne, j’ai retrouvé l’air des champs – des vignes en l’occurrence. Et suis revenu voir ce Sud où je suis né. J’ai gardé au milieu de ma paume droite la cicatrice d’un coup de serpette. Cette chair tranchée, c’était à mon premier jour de vendange, dans la vigne de mon grand père, j’avais 4 ans. Charmant souvenir où je n’ai pas pleuré.
J’ai revu en arrivant par ici, “le peuple des vignes”. Faire du vin n’est pas faire des céréales, même si, noble métier, un paysan est un paysan. A savoir un homme qui marche le nez en l’air et hûme l’air qui apportera la pluie, le vent, sauvera ou détruira la récolte.