Lettre n°12 :
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Cher amis, quelques siècles séparent la lettre 11 de la lettre 12 que voici. Cinq ans entre deux post. Cinq ans où nous avons beaucoup appris, agrandi le domaine. Cinq ans où j’ai posé ma plume pour me consacrer à celles des Cocottes. Ceux qui nous suivent depuis le premier millésime (béni des Dieux !) ( la chance du débutant) pourront témoigner que nous avons fait le travail. Pourtant en 10 millésimes, nous avons noté un changement dans le goût des amateurs. Lorsque nous avons commencé, à quoi correspondait la définition d’un grand vin ? « Puissance – Elegance ». Notre Chante Cocotte 2011 en est l’exemple parfait et je me souviens de Thierry Voisin, restaurant les saisons à l’Hôtel Imperial de Tokyo, me disant : « C’est ça, exactement ça ». Les amateurs se sont un peu détournés de cette façon de faire, changements climatiques, biodynamie, quelques sujets encore à la mode aidant. En écoutant le bruit du monde, nous avons, nous aussi adapté nos pratiques. Nous avons essayé de faire plus « frais », cela ne fut pas un si gros effort. Ce qui parle d’abord dans un vin, c’est le terroir et le nôtre est frais et drainant. Et puis le bois: Que dire ? Je me souviens d’Hubert de Montille au Clos Vougeot, vieil homme des vignes à qui l’on posait la question « Et le bois ? » répondant qu’il l’avait utilisé toute sa vie et que, si on lui demandait encore, s’il (le bois) est necessaire, il n’en savait rien. Et tous de rire de tant de sagesse. Alors, avec notre nouvelle vigne de Cabernet Franc et cela en découvrant la pratique de Guillaume Pouthier à Carme Haut Brion, j’ai connu la Terre d’Autan, avec laquelle on fait les amphores… Le Cabernet Franc sera élevé en amphore et puis dans ce même élan, nous avons aussi essayé la céramique, pour le très vieux grenache. Et, tandis que du coin de l’œil j’observe la good vibe du côté de Claude, (Claude Gros, notre jedi ) je surveille aussi l’horizon, tout en état sincère avec les pratiques du jour. Que vois-je ? Le vieux Henri Bonneau , ses grenaches et ses barriques de bois, ses élevages sur cinq ans, et, à la fin, ses chef d’œuvres de vin « Clos des Celestins ». Voilà, je vous promets de revenir plus souvent. Allez… 2 fois par mois ?