Dès que finissent les vendanges, mes amis vignerons foncent chez le coiffeur et, à la question du merlan : « Ça va être comment cette année ? répondent invariablement (surtout cette année) : On va essayer de faire du vin ». C’est une humble réponse, pleine d’expérience de la part d’hommes pour qui rien n’est jamais sûr y compris les bonnes nouvelles. Ils se font raser la couenne, couper les tifs, pourquoi ? Parce qu’ils enchaînent les « Salons ». Eh oui, Noël approche et il faut être joli pour vendre son vin. A ce jeune couple, par exemple. Lui : Dis donc Delphine, cette année, on devrait peut-être offrir une caisse de Cocottes à ta mère, qui ne néglige jamais de lever le coude, bla bla bla… Hein ? Pourquoi « peut-être » ? Maman t’adore, ça lui fera très plaisir si, pour une fois, tu lui offres quelque chose qu’elle aime. On peut goûter, Monsieur ?
Seynette charmante, nous voilà donc au Salon des Outsiders de JM Quarin.
Où je n’ai pas eu un instant de répit.
Où de vieux abonnés aux Cocottes sont venus, où de futurs abonnés aux Cocottes apparaissaient là, à la découverte.
Malgré le flip intense sur la ville.
La mélancolie.
Ce furent, à ce Salon, deux jours de plaisir, j’y fis mon numéro. Bah ! on ne se refait pas… et les visiteurs y trouvèrent leur compte. On s’est amusés, que demande le peuple ? le bon point pour nous fut que les vignerons bordelais sont venus goûter et que quelques-uns m’ont même commandé des bouteilles.